Récit Avec sa quatrième modification de la Loi fondamentale muselant les contre-pouvoirs, le Premier ministre s’attire les critiques de Bruxelles et Washington.
C’est tout un chapitre de l’histoire hongroise qui finit à la poubelle. Le Premier ministre, Viktor Orbán, a fait voter par son parti ultraconservateur (le Fidesz, Alliance des jeunes démocrates), le 11 mars, un quatrième amendement de la Constitution. Une modification «conforme aux normes européennes», selon le politicien hongrois mais qui, pour d’autres, enterre l’Etat de droit. Hier, quelques milliers de personnes ont défilé à Budapest. Quelques jours auparavant, une centaine de jeunes avaient déjà occupé pacifiquement la cour extérieure de l’immeuble du Fidesz. Les protestataires s’étaient relayés pour lire à haute voix, pendant plusieurs heures, le programme du Fidesz écrit en 1989, peu après la fondation du parti par Orbán et ses amis étudiants : «La magistrature sera indépendante. […] Une école laïque et libérée de toute idéologie. […] Nous voulons une Cour constitutionnelle indépendante du gouvernement et du Parlement…»