Peu de pays, en Europe, ont une vision aussi tragique de leur histoire que la Hongrie. Et peu d’endroits, à Budapest, sont aussi chargés d’histoire que la place de la Liberté, ainsi nommée depuis le compromis arraché par les nationalistes hongrois à la monarchie des Habsbourg, en 1867. Durant l’entre-deux-guerres, elle accueillait les cérémonies en mémoire du traité de Trianon : une mer de couronnes funéraires, où quatre statues, aujourd’hui disparues, symbolisaient les provinces perdues en 1920.
Cette place est au centre d’une polémique sur les intentions du gouvernement de Viktor Orban, qui mobilise de gros moyens pour commémorer les déportations du printemps 1944. Un demi-million de juifs et de Tziganes ont été envoyés à Auschwitz, en quelques semaines, grâce à l’aide apportée par la gendarmerie hongroise à la poignée de cadres dépêchés à Budapest par Adolf Eichmann.
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