Le premier ministre hongrois n’a pas craint de se compromettre en décorant plusieurs personnalités d’extrême droite.
La crise économique et les frustrations sociales qu’elle engendre sont une aubaine pour les extrêmes. En Autriche, en Finlande, en Suède, au Danemark, en Suisse, en Belgique, en Grèce, en Italie ou en France, le populisme prospère. La petite Hongrie résiste moins que d’autres à ses démons nationalistes. Son premier ministre, Viktor Orban, un conservateur, vient de décerner, à l’occasion de la Fête nationale du 15 mars, plusieurs distinctions à des personnalités on ne peut plus controversées.
Ferenc Szaniszlo par exemple, journaliste à la télévision Echo TV. Proche du Fidesz, la formation d’Orban, Szaniszlo, qui a reçu le prix Tancsics, est connu pour ses diatribes antisémites et antiroms. En 2011, il avait été réprimandé par l’Autorité de surveillance des médias pour avoir comparé les Roms à des «singes». En signe de protestation, une dizaine de journalistes qui ont obtenu ce prix l’ont aussitôt rendu.